II : Silent Voices

Twilight's Waves

Les Vagues du Crépuscule

Après une journée de route, les Dolomites se laissent contempler. Elles ont déjà déroulé un tapis immaculé, sculpté à la guise des rafales.

J'erre à la recherche d'un endroit où abandonner la voiture pour une semaine, sans trop de résultat : les parkings sont payants et à raison d'1€50 l'heure, ça fait cher la sortie! Ces moments n'ont pas de prix, ce serait bête de leur en donner un aussi ridicule. On finit par m'indiquer une place interdite pas contrôlée, je boucle mon sac et change enfin de moyen de locomotion.... Les engins motorisés, c'est pratique, mais en confiance et éthique rien ne vaut les pieds!

Faute grave, j'ai omis de regarder la météo. Les lenticulaires de ce matin me laissaient présager une dégradation, mais ... tant pis, j'ai trop hâte. Et puis, une nuit de plus dans la voiture ne serait pas des plus confortables. Et puis, je ne vais pas si loin... Et puis ce ne sera pas tellement pentu ni risqué en cas de chute de neige... Et puis c'est beau.... Et puis zut!

A mi-chemin, je remarque le monceau de nuages sombres qui a l'air bien pressé, au fond, là-bas... Il barre l'horizon avec détermination. Un vent glacé se lève et semble chasser le soleil.

Au crépuscule, je plante ma petite tente aux pieds des Tre Cime di Lavaredo. La lumière resurgit alors que je pensais la nuit déjà tombée. Le front nuageux a ralenti, laissant à tous le temps de se préparer à lui faire front; avant de reprendre son élan, de plus belle, profitant discrètement de la tombée du rideau d'obscurité.

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