Septembre

La Chute des Sages

‘’C’est donc ça, que sont devenus les descendants des sages ?
Aveuglés par c’qui brille, on ne peut voir les présages
Peut importe qu’on m’comprenne ou pas, j’fais passer le message…’’

Cap sur le grand Nord. Enfin pas tout à fait : cap sur la Belgique. Les affaires n’en finissent pas de se préparer. Je prends des lustres à chercher des choses trop bien rangées ou trop égarées, trier, rajouter un peu de bordel à la pièce déjà débordante. L’heure tourne. Un lutin facétieux doit s’accrocher à une aiguille pour l’accélérer. Quand le camion ravi de repartir démarre au quart de tour, le soleil est déjà à son zénith.

Sur la route, bien plus tard, cet arbre est interpellant. Les barrières quadrillent les prés, dessinent des frontières matérielles aux étendues qui s’étalent. La lumière caresse la scène. Un géant est tombé. Personne ne pleure. Pourtant c’est un père, un grand-père. Peut-être a-t-il même rencontré l’arrière grand-père de votre grand-père. Un coup de vent aura suffit à le souffler. Sa longue vie s’achève sur une futile frontière humaine. Qu’a-t-il vu ? Que nous racontent ses ramures tordues par les ans ?

(Cette nuit, pour la première fois, je cognerai un animal. Enfin pas la 1ère fois : des centaines d’insectes ont déjà perdu la vie en embrassant mon pare-brise. Mais cette fois, c’est une chauve-souris qui s’assommera à la vitre. C’est plus remarquable peut-être, plus tangible ; la comparaison est plus aisée… Je n’aime pas arrêter une vie. Pourquoi l’existence d’une chauve-souris vaudrait plus que celle d’un papillon ? Et pourquoi celle d’un humain davantage que celle d’une chauve-souris ? …)

Photo du 01/09 : Challenge une photo par jour, photo 244/365.

Copyright : Ambre de l’AlPe

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