Février

Built to Fall

On a laissé derrière nous le boulot, la ville, les bouchons. La grisaille polluée s’est estompée dans la montée. Le sac de rando sur les épaules, il n’y a plus de place pour le baluchon des soucis quotidiens. Futiles ou pesants, ils sont restés en bas des falaises. Il ne faudrait pas trop se charger.

Débute la course avec le soleil. Faute de dés, il lance sur le plateau un éventail de rayons. On force un peu l’allure pour gagner les crêtes avant qu’il n’abandonne la partie.
Cette fois, il est terrassé avant notre arrivée, après une rude bataille inondant encore l’horizon d’une trainée rouge du sang des nuages déchirés. Heureusement il reviendra demain.

Le vent fait son entrée. Il envoie le froid nous mordre sauvagement. Il malmène les nuées, les précipitent contre les rochers, les envoie valser dans les airs avant de les plaquer au sol. Elles fuient comme elles peuvent. En bas, la ville déroule impassiblement ses tentacules. Elle ne se doute de rien, continue son existence comme si l’univers lui appartenait. Fascinante et effrayante mer d’artifices qui donne au ciel des allures d’apocalypse.

Photo du 17/02 : challenge une photo par jour, photo 48/365.

Copyright : Ambre de l’AlPe