Juin 2021

Saṃsāra

Les graminées retombent sur le sentier en un épais rideau. Il y a quelques semaines, elles n'étaient qu'un gazon timoré dominé par quelques pâquerettes, et d'ici quelques mois, elles ne seront plus qu'une foule souterraine, de millions de racines enlacées. Le soleil frôle légèrement les pentes boisées qu'il boudait à son lever. La Lune, encore loin, se pomponne et se prépare à poser sa grosse tête ronde sur l'horizon. Les deux astres qui hier encore se croisaient ne se verront pas ce soir.

Ces cycles qui donnent le vertige... Chaque instant, chaque jour, chaque saison, chaque année, chaque vie. Un éternel recommencement, à chaque fois analogue et différent, avec son lot d'expériences ancrées et de nouvelles potentialités.

Chacun sur un support, les demi-deuils frémissent dans la brise tiède. Demi-deuil. Quel nom étrange ! Et pourtant qui fait sens, pour ces vies ailées si éphémères, papillons monochromes marbrés de damiers...

Challenge une photo et quelques mots par jour : 176/365 - 25 juin

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