Aujourd'hui, c'est la crise à la maison : les tomates ont chopé le mildiou, il a fallu presque tout couper. Snif ! Une belle récolte se profilait. L'air pèse des tonnes, chaud et humide à souhait. Quelques cigales vrillent l'atmosphère de leur vibrations stridentes. Les montagnes s'enveloppent de châles blanchâtres, déchiquetés. Ce calme lourd devient oppressant. Dans la rue principale, des fleurs rebondies aux teintes chaudes contemplent le ciel avec appréhension. Leur beauté délicate m'hypnotise, moi qui ai toujours adoré ces dégradés harmonieux, et tenté de les reproduire en crayonnages – et jusqu'en soulignages sur mes copies d'élèves. Les couronnes multicolores tournoient, fusionnent, coulent en un point central, unique. Qui sait, et si c'était un portail ? Et si, emportés par le tourbillon, nous pouvions jaillir de l'autre côté, dans une autre réalité colorée ? Challenge une photo et quelques mots par jour : 193/365 - 12 juillet
Depuis hier soir, des grognements tonitruants résonnent dans la vallée. Des géants s'engueulent dans les nuées... Quelques flashs épars trouent la grisaille. Ils se battent comme des chiffonniers (vous connaissez l'origine de cette expression ?). Au petit matin, des brumes blanches boursouflées se collent aux rochers, n'en laissant dépasser que quelques ressauts, courbes et pointes reliées par des passerelles de vapeur. La falaise semble interminable, se perdant dans un dégradé de néant. Je n'ai le temps que de lui jeter un œil émerveillé – le rattrapant au vol dans la descente. La pluie tente des incursions toute la journée. Elle trempe les feuilles – achève les tomates – et peint un tableau de gouttes sur les plantes grasses. Une myriade de miroirs déformants. Chacune sa vision un peu tordue. Quelques fourmis téméraires traversent ce plancher flottant, slalomant entre les perles d'eau qui reflètent mon salut... Challenge une photo et quelques mots par jour : 194/365 - 13 juillet