Aujourd'hui, j'ai décidé de partir en balade. Juste un peu plus loin, histoire de retrouver la neige qui fait toujours la timide. J'avais oublié que quand on a la tête ailleurs, notre promptitude à être inattentif augmente exponentiellement. De même, la capacité à faire plusieurs choses en même temps chute considérablement. Conséquence directe : je n'ai pas pris la bonne direction. (Si vous ne connaissez pas le gaffeur, de Pérusse : c'est un peu moi.) A la tombée de la nuit, j'étais donc sur la route approximativement au milieu de nulle part (environ), à faire demi-tour pour trouver un "nulle part" peut-être un peu moins central et plus inspirant. C'est là qu'a surgit au détour d'un pont une rive bordée de roseaux à balais. En m'approchant, deux formes blanches se sont élevées, fantomatiques, avant de retomber silencieusement un peu plus loin. Elles ont recommencé plusieurs fois leur ballet spectral, finalement bien plus fascinant que celui des roseaux. 25/01 : Challenge une photo par jour, photo 25/365. Copyright : Ambre de l'AlPe
Réalité intérieure Et s'il faisait chaud. Et si j'étais un arbre. Mes branches se déploient vers l'espace, en quête de lumière. Mes racines s'enfoncent dans les entrailles du monde, disparaissant sous la couche d'humus ; strate nourrissante, grouillante de vie, mêlée de mes poumons annuels perdu l'automne dernier et de cadavres de mes congénères en décomposition. Etrange royaume que la réalité terrestre. Mais rien de tout ça : je ne suis rien, sinon un être de chair perdu entre terre et ciel, sauvage civil-usée entre ciment et belle étoile ; une âme dans un corps de bipède, sans couronne ni ancrage. ("Entre le système et la vie, Entre nos peurs et nos inspirations, Entre la Terre et le ciel... Tiraillés dans une dualité permanente. Entre ciment et Belle étoile..." Keny Arkana, Enfant de la Terre) 26/01 : Challenge une photo par jour, photo 26/365 Copyright : Ambre de l'AlPe
Le rideau de la nuit a effacé l'hiver. Ce matin, armée de mon pull en laine, doudoune dégainée, je me suis rendue compte qu'en fait il faisait largement plus chaud dehors que dedans. Presque comme si on avait déménagé pendant la nuit ; comme si un Dieu là-haut, en bougeant ses pions continentaux, s'était dit que cette parcelle-ci serait bien mieux placée dans les tropiques, finalement. Mais le vent d'Ouest nous a sifflé aux oreilles une menace toute la journée : le temps lourd, agréable mais pesant, ramenait petit à petit un monceau de nuées prêtes à charger. Des lenticulaires se sont formés partout, avant-garde de la perturbation qui a finalement déferlé au ralenti ce soir, avalant le soleil juste avant le crépuscule, comme une immense marée noire engloutissant les cieux. 27/01 : Challenge une photo par jour, photo tout à fait sans prétention (!) 27/365 Copyright : Ambre de l'AlPe